dimanche 23 décembre 2012

samedi 15 décembre 2012

La Semaine de Suzette par un jour de neige

Planche rafraîchissante autant que de saison extraite de "La Semaine de Suzette" du 22 février 1934. La morale de l'histoire? On est toujours puni par où on pèche!


lundi 10 décembre 2012

La vie en rose ou l'érotisme version 1900

L'érotisme au début du XXe siècle est exquis. Tout est suggéré sous des dentelles de fleurs et de végétaux. L'innocence (feinte?) avait probablement quelque chose d'affriolant à l'époque. On préfère les clins d'oeil coquins, les filles aux rondeurs généreuses et à la mine ingénue. Lolotte esquisse un pied-de-nez et sourit malicieusement sous son ombrelle. Extraits de "La Vie en rose" du 17 novembre 1901, la prière à Sainte Catherine qui célèbre sans ambages les plaisirs galants: ©

"Sainte Catherine, protégez-nous!
Il n'y a donc plus de beaux gars chez nous?
Sainte Catherine, benissez-nous!
Je n'ai pourtant pas de trop vilains dessous
Sainte Catherine, épargnez-nous!
Faites que le gros Jean m'embrasse dans le cou
Sainte Catherine, oubliez-nous!
Le plaisir d'amour est plaisir bien doux"


mercredi 5 décembre 2012

Joseph, fils de Jacob, figure de Jésus, fils de Dieu: de magnifiques gravures du XIXe siècle

Superbe ouvrage déniché dans une bouquinerie bruxelloise. "Joseph, fils de Jacob, figure de Jésus, figure de Dieu." Publié en 1879, le livre comporte treize chromotypes de Knoefler, d'après des dessins de Madjera et de Pessler. 

L'ouvrage religieux est émaillé de gravures finement exécutées. La richesse des couleurs et la qualité de l'impression sont saisissantes.



mardi 13 novembre 2012

Exposition universelle de 1910 : cétait au temps où Bruxelles...

En 1910, Bruxelles accueillait une Exposition universelle, sur l'actuel Campus du Solbosch. Récemment, j'ai exhumé dans une bouquinerie, l'un des albums officiels de l'événement. Voici quelques pages choisies.




lundi 29 octobre 2012

Montagnes russes en kit

Des montagnes russes dans son jardin ou sur un terrain vague? Eh bien, oui, c'est possible. Du moins, en 1913. Celles qui sont représentées dans cet exemplaire de "La Science et la Vie", s'étalent sur 30 mètres de largeur et font 1,5 mètre en hauteur. Incroyable, non?

A propos, savez-vous pourquoi on désigne cette attraction sous l'appellation de "montagne russe"? Tout simplement parce qu'elle est apparue en Russie, au XVIe siècle. A l'origine, les gens assis sur des sièges en osier dévalaient des pentes en bois couvertes de glace.

lundi 22 octobre 2012

La passoire, cadeau idéal en 1939

Cette réclame extraite de l'Almanach wallon de 1939,est hilarante... Prise au second degré, bien entendu. Le mari réalise le rêve de son épouse en lui achetant une passoire. On croit rêver!


mardi 16 octobre 2012

De quoi se fendre la pipe

Dans "La Science et la Vie" daté de 1913, on aimait à mettre en valeur les nombreuses inventions lancées par des savants ou des quidams qui décrochaient leur moment de gloire. Certaines inventions n'ont vraisemblablement pas traversé les époques, comme celle-ci.


jeudi 27 septembre 2012

L'argent, une préoccupation d'hier aussi

Extrait de l'Almanach Hachette 1924, le budget familial à l'époque.
Extrait de la revue anglaise "Lilliput" du mois d'avril 1947 : "Ils gagnent 1 livre en..." 

Dans l'ordre, lisez  : garçon de course, infirmière, veilleur de nuit, prisonnier de guerre, soldat, femme de ménage, laboureur, dactylo, potier, marinier, éboueur, chauffeur de poids lourds, plombier, pasteur, docteur, politicien, pilote d'avion, ministre, juge, mannequin, footballeur, romancier à succès, animateur de radio, actrice de film célèbre, magnat du film. 

Dans les années 20, le budget des ménages est essentiellement consacré à la nourriture, comme le confirme l'Almanach Hachette. Viennent juste après le loyer et les impôts. Les impôts, hem hem... Rien ne change! ©

samedi 22 septembre 2012

Paris-New York en voyage stratosphérique en 1950?

En 1931, la revue "Sciences et Monde" imagine qu'en 1950, on pourra effectuer un voyage de Paris à New York dans la stratosphère. En un seul après-midi, les deux villes seraient reliées par l'avion-fusée et 350 litres de pétrole seulement seraient nécessaires pour réaliser la traversée avec 20 passagers à bord. Petit hic : la montée à 25.000 mètres d'altitude impliqueraient trois fois la charge de combustible, en plus de l'oxygène liquide. ©

mercredi 12 septembre 2012

I'm in a New York mood


En 1987, j'ai eu l'occasion de découvrir New York. L'exploration fut de courte durée, je n'y suis restée que trois jours. Je n'y suis plus retournée. Ce n'est pas l'envie qui me manque.
J'ai immédiatement aimé la Big Apple, je m'y suis sentie chez moi. C'est bigarré et sympathique, démesuré et chaleureux. Les gens se pressaient pour grimper au sommet de la Statue de la Liberté. La queue interminable m'a découragée et j'ai préféré admirer le panorama du haut du WTC. ©

lundi 25 juin 2012

Quand le chat noir se met en pelote...

Echevelé et souple, ce dessin de Steinlen est extrait de l'album des "Chats". Théophile-Alexandre Steinlen est surtout connu pour les célèbres affiches du Chat Noir qu'il fréquentait aux côtés de son ami Toulouse-Lautrec. C'est un amoureux des chats qui y consacrera d'ailleurs beaucoup d'oeuvres, y compris des sculptures comme son Chat angora assis. Cette "bande dessinée" (même s'il est tôt pour utiliser ce terme) a été publiée dans la revue "Nos Lectures" du 18 novembre 1908. ©

mardi 12 juin 2012

La poudre à faire pondre... des oeufs en or pour son inventeur

Si la pub doit aujourd'hui respecter une certaine déontologie, il n'en était bien entendu pas de même naguère. Ce qui nous vaut quelques perles venues du passé. Comme cette poudre à faire pondre inventée par un certain Fanfillon en 1879, professeur diplômé -on ne peut plus vague comme qualification-. Tout était expliqué dans cette mini bande dessinée d'une réclame publiée dans la revue "Nos Lectures" à l'aurore du XXe siècle. ©

lundi 4 juin 2012

Réclames 1900 : chauve qui peut!

Empreinte de plus de naïveté sans doute mais tout aussi prometteuse de beaux jours, la publicité du début du XXe siècle possède quand même quelques accents hardis. Jetez-y donc un coup d'oeil.
Appréciez : "Chauves! Je donne 100.000 frs à qui prouvera que la célèbre sève capillaire du dermologiste F. OLBE n'arrête pas la chute des cheveux en deux jours et ne les fait pas repousser à tout âge sur les têtes les plus chauves et dans leur nuance naturelle." Oui, vous avez bien lu. C'était une très coquette somme à l'époque et démontrer qu'une lotion magique ne fait pas ses preuves en deux jours, devait être très simple. Pas de quoi s'arracher les cheveux... Et pourtant. J'imagine que l'annonceur dissimulait une astuce quelque part. Vous ne pensez tout de même pas qu'il était prêt à débourser cette fortune.
Notre époque n'a rien inventé et les escroqueries en tous genres pullulaient déjà. La mémoire reconstituée de façon extraordinaire en cinq leçons! Tous les secrets de la magie noire et de la sorcellerie dévoilés! L'avenir dévoilé dans un jeu de 32 cartes! Le docteur Omnès de la Faculté de Médecine de Paris (NDLR : euh de quelle université s'agit-il?) guérit tout grâce au Zidal, un remède héroïque!
La publicité connaît l'art du recyclage depuis belle lurette. ©

mercredi 30 mai 2012

Le progrès et la croissance, espoirs de 1924

Les almanachs sont une source intarissable d'informations sur le quotidien et la pensée de nos aïeuls. Généralement, on se souciait peu de l'avenir, le présent étant assez prenant comme ça. Dans l'almanach Hachette de 1924, on s'interrogeait néanmoins.

dimanche 20 mai 2012

Des inventions qui ont fait long feu

Extrait de l'Almanach Hachette de 1924, des inventions sans grande portée, oubliées pour la plupart ou améliorées.

mercredi 16 mai 2012

Le paradis : un état d'esprit plus qu'un lieu...

Cette planche due à Lucien Boucher, dessinateur, graveur, illustrateur et affichiste français (1889-1971) est extraite du journal satirique "Le Rire" de juin 1949. Cette revue créée en 1894, est apparue au beau milieu des belles années, dans une société parisienne qui accordait de plus en plus d'importance aux loisirs.
 
Farci d'excellents dessins d'artistes renommés, "Le Rire" avait un côté grinçant et n'hésitait à livrer des caricatures caustiques des hommes politiques de l'époque. Le magazine eut énormément de succès jusque dans les années 50, ère à laquelle il périclita. Il y eut bien une tentative de résurrection dans les années 70 mais les temps avaient changé et le projet avorta.
Le journal se caractérisait aussi par la qualité de sa présentation. Il proposait souvent des planches de dessins en chromotypographie. L'illustration de Lucien Boucher permet une lecture à plusieurs degrés. L'absence de dialogues rend le décryptage encore davantage libre, Ce n'est donc pas le paradis qui manquera à Adam et Eve, semble signifier Boucher, mais le goût du fruit défendu. Pas faux. ©

vendredi 27 avril 2012

Maman, les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des ailes?

Depuis la nuit des temps, l'homme rêve de voler. Combien de fois n'avez-vous d'ailleurs pas eu la sensation de vous élever dans les airs et d'échapper aux lois de la gravité dans vos songes nocturnes ? C'est comme si c'était inscrit en nous, au plus profond de notre être, dans la mémoire collective... 


Extraite du "Magasin pittoresque" de 1853, cette caricature du XVIIIe siècle intitulée "Le volomaniste" met en scène un homme affublé de babouches ridicules à l'extrémité en spirale. Autour de son cou, s'enroulent deux ficelles au bout desquelles flottent deux aérostats. Dans sa main droite, il met en évidence un médaillon sur lequel sont gravés ces mots : "J'ai fait parler de moi". Dans l'autre main, il tient deux fleurs et sur son dos, pendent des feuilles (où l'on lit "volcans éteints") grignotées par un rat. Il enjambe deux épées qui se croisent. On peut donc supposer qu'il s'agit d'un dessin satirique dont la portée dépasse le cadre du vol en ballon. Les premiers vols officiels en ballon à air chaud datent de 1783 et les échecs précédents ont dû faire railler les commentateurs et caricaturistes de l'époque. Même si cette estampe laisse entrevoir quantité d'autres éléments qui ont vraisemblablement diverses explications. N'étant pas spécialiste, je ne m'aventurerai pas sur ce terrain.


La découverte des frères Montgolfier échauffe les imaginations et cette gravure présente un poisson aérostatique poussé par le vent et dirigé par des rames qui ont l'apparence de plumes gigantesques. Des indigènes étonnés regardent l'engin survoler paisiblement les eaux sillonnées de voiliers.

Bateau vole !

On dirait que les engins volants se sont inspirés de l'ingénierie navale. N'est-il du reste pas significatif qu'une bonne partie du vocabulaire propre aux objets volants provient de l'univers nautique ? Ne dit-on pas le vaisseau, la navigation, la flotte, les hublots, le cargo, etc. dans les deux cas? Dans l'imaginaire, les sensations de flotter et de voler sont similaires. Le bateau qui vogue et le ballon qui vole offrent au voyageur des émotions analogues, sans doute cette même impression de liberté. 


Si l'histoire a surtout retenu l'épopée des frères Montgolfier, il est utile de rappeler qu'une invention est aussi le fruit des inspirations passées. La découverte technologique ou scientifique est le brassage d'idées, l'assemblage de visions. Alors que l'inventeur apparaît comme un être solitaire, son inspiration se gave des expériences d'autrui et les améliore, les peaufine, comme s'il avait la mission de rassembler ces cogitations éparpillées, cette intuition collective afin de faire naître l'aboutissement.


L'aéronaute français Jean-Pierre Blanchard (1753-1809) construit d'abord des automates, avant de s'intéresser à la voiture à pédales et à la machine hydraulique. Il travaille surtout à la conception d'un vaisseau volant doté de six ailes et d'un gouvernail. Une démonstration publique de l'engin est organisée, le 5 mai 1782 mais celui-ci ne décollera pas. Qu'à cela ne tienne, ans le sillage des frères Montgolfier, près de deux années plus tard, il conçoit un ballon gonflé à l'hydrogène, muni d'une hélice et de rames en plumes mues par la force des bras. Les curieux sont venus en nombre sur le Champ de Mars à Paris, pour assister à l'ascension d'un aérostat. Poussé par le vent, le ballon franchit la Seine pour revenir se poser rue de Sèvres. Il fit dans divers pays, une soixantaine de démonstrations.

Le 20 février 1808, alors qu'il exécute sa 66e ascension, il est frappé d'apoplexie et fait une chute de plus de 60 pieds. Il décèdera un an plus tard, vraisemblablement des conséquences de cette chute. ©

mercredi 18 avril 2012

Poudre à lessiver, poudre aux yeux

Rien de nouveau sous le soleil... Les poudres à lessiver rendent toujours le linge plus blanc que blanc, et la tâche est toujours réservée à la gent féminine. Publicité de l'aube du XXe siècle, la "Lessive du Génie" promettait déjà un nettoyage miracle des vêtements. La magie à l'époque, c'était d'économiser du temps, de l'argent et du travail. Et c'était peu dire à l'époque...
La demoiselle n'avait rien d'une bourgeoise mais tout d'une domestique. Le cheveu défait sous le foulard négligemment noué, la robe souillée et froissée, les joues remplies, la soubrette dans toute sa bonhomie. 
La réclame me rappelle cette pub des années 70, "Génie sans bouillir", une expression qui est d'ailleurs passée dans le langage courant, tant elle a marqué les esprits. 
La poudre aux yeux n'est décidément pas une invention moderne.©

lundi 16 avril 2012

Laissez parler les petits papiers

Je feuillette régulièrement les almanachs du siècle précédent. Ce sont de passionnants témoins de la vie au quotidien de nos aïeux. Quand je pense que ces petits livres ont plus d'un siècle, j'avoue que je tombe sous le charme de ces pages brunies gorgées d'une actualité frivole et souvent insolite. Tiens. En parlant de papier... 
Extrait du journal : cette page sur les multiples et surprenantes métamorphoses d'une feuille de papier. Sans intérêt ? Justement et c'est là tout son intérêt. ©

mardi 3 avril 2012

Belle et le beau Mehdi

Eh oui... Je suis de cette génération-là. Evidemment, ça fiche tout de suite un coup de vieux mais j'assure. Dimanche dernier, je suis tombée avec ravissement sur un exemplaire impeccable de "Sébastien et la Mary-Morgane" datant de 1969 (Edition Julliard). C'est sûr : Cécile Aubry ne figure pas parmi les monuments de la litérature mais franchement, ce n'était pas pire que certains auteurs de littérature enfantine actuels.

A l'époque, j'avais découvert le jeune Mehdi sur le petit écran, en noir et blanc. Je devais allègrement afficher cinq ans ou six de moins que lui et mon petit coeur palpitait pour ce beau brin de gamin, fils d'un prince marocain et de Cécile Aubry.

Un peu plus tard (1973), il faisait chavirer mon coeur d'ado avec "Le jeune Fabre", une série culte pour les jeunes de ces années-là. Mehdi y incarnait Jérôme Fabre, fils d'un artiste peintre à la vie dissolue. Il était amoureux d'Isabelle joué par Véronique Jannot (celle-là même qui participa à "Danse avec les Stars"). Le cadre, c'était Montmartre, avec d'interminables sprints dans les escaliers du quartier. Si les "Sébastien" ont été récemment édités en DVD, "Le jeune Fabre" n'a connu qu'une sortie en VHS, en 1996.

Il paraît que Mehdi a oeuvré sur un projet de pièce de théâtre... Ça me fait plaisir de savoir qu'il est toujours là, quelque part. Même si on ne le voit plus sur la grande scène. Les enfants stars ont souvent beaucoup de peine à bâtir une carrière à l'âge adulte. Le public les a irrémédiablement figés dans leur passé puéril. Ils demeurent dans nos souvenirs, tels des jouets dans nos greniers, sous une couche épaisse de poussière et de nostalgie poisseuse. On est heureux de les retrouver, intacts, immuables.

Merci, Monsieur El Glaouli pour les moments pastel dont vous avez, sans le savoir, saupoudré mon enfance et pour les doux souvenirs dont vous m'abreuvez aujourd'hui.©
 

jeudi 15 mars 2012

Qui veut voyager loin, ménage ses pneus

Quelle expédition qu'un séjour de vacances en 1922, mes aïeux !  Le Guide Michelin de l'époque ne badinait pas avec la sécurité de ses pneumatiques, foi de Bibendum.
Les pages du Guide sont  d'ailleurs émaillées de conseils, de réclames sur la nécessité de doter son véhicule de pneus de qualité. "La roue Michelin, par sa simplicité est la plus chic, la plus sûre et la moins chère des roues amovibles.", décrétait une annonce. Une autre vantait les accessoires indispensables du parfait automobiliste : un nécessaire Michelin comprenant notamment une boîte à pâte bouche-trous pour chambres à air, un tube à dissolution, un carré de toile gommée at autres ustensiles... exotiques (pour les profanes comme moi). Un kit aux dimensions plus modestes contenait un étui de talc ainsi qu'un jeu de leviers. Et je ne vous parle pas des sacs protégeant les chambres à air, ni de l'emplâtre tubulaire. Pas à pas, le Guide livre avec soin les explications de montage d'un pneu. Cap-ti-vant !
Michelin a vu juste et pourtant en 1922, le parc automobile belge devait être bien restreint. C'est toutefois à partir de 1907 que des revêtements de route neufs allaient se généraliser dans le pays : l'asphalte et le béton allaient dorénavant filer sur des kilomètres d'artères naissantes. Déjà, les villes étaient congestionnées par le trafic automobile. La voiture grignotait de plus en plus de terrain. La preuve. En 1908, 94 % du charroi faisaient appel à la traction animale et seulement 6 % concernaient la propulsion mécanique. La vapeur se renverse en 1926 où la traction animale ne représente plus que 26 % contre 74 % pour la propulsion mécanique.
Passons à présent au Guide michelin à proprement parler. Rien à redire. Tout y était déjà : un condensé d'infos pratiques indispensables à portée de main. Au hasard : La Louvière. Bourgade de 21.884 habitants, La Louvière mise sur la promotion de son ascenseur hydraulique. Deux hôtels pouvaient héberger les touristes, l'Excelsior à la rue du Commerce (aujourd'hui rue Albert 1er) et le Berwoets. Le "Stock Michelin" se trouvait chez Wins-Meunier, garagiste de la rue du Temple qui est d'ailleurs toujours en activité. ©

samedi 10 mars 2012

La saveur surette des secrets (2)

Dans les années 30, les gens avaient encore le goût du secret et de l'intrigue. Toute histoire d'amour qui se respectait, se devait d'être imbibée de mystère. Romantisme échevelé obligeait. Cela faisait partie des jeux amoureux et dans tous les aspects de la vie, la pudeur, la chasteté, la retenue étaient de mise. Aujourd'hui, il n'en est plus rien. 

Les grilles sont également très prisées au XVIIIe siècle. Le système suppose que le destinataire possède une grille identique à celle de l'expéditeur. On pose une grille découpée sur une feuille blanche. Dans les cases, on écrit des mots enflammés ou les éléments d'une rendez-vous secret. Une fois la grille ôtée, on complète les espaces blancs entre les mots, pour composer un texte plus ou moins sensé et surtout banal. Il suffit ensuite que le destinataire pose sa grille sur la missive, pour que les mots utiles apparaissent...
Les musiciens pencheront plutôt pour le code musical. Le "do" est un "a", le "ré", un "b", etc. jusqu'au "l". Comme la portée est complète, il s'agit de redescendre ensuite la gamme, les premières lettres représentant des blanches et les suivantes, des noires. 
L'emploi d'encres de couleurs différentes a aussi son importance dans l'art de correspondre secrètement. Si le rouge veut dire "amour ardent", le vert tendre symbolise la tendresse et le bleu foncé fait référence à des soucis, des inquiétudes.
Et si d'aventure, le spectre des écritures secrètes vous laisse sur votre faim, la correspondance invisible peut raviver vos ardeurs. Les encres sympathiques invisibles se révèlent par moyen chimique ou thermique. A l'instar des encres extraites du suc des fleurs et des plantes. Le jus de violettes, de marguerites et de nénuphars mélangés à parts égales et arrosé du jus d'un citron, peut être employé comme encre qui se manifeste sous un feu ardent. Les jus d'oignon ou de citron sont également bien connus pour de telles vertus.
Afin de ne point éveiller de soupçons, il convient évidemment d'expédier une lettre ordinaire écrite à l'encre normale, tout en laissant de la marge entre les lignes. Car c'est là qu'on écrira son message enflammé à l'encre sympathique. Louis XI appréciait beaucoup les lettres au jus d'oignon, François Ier ainsi qu'Henri IV préféraient les encres à base de fleurs.
"L'amour a besoin de mystère et c'est surtout pour les amoureux que les codes secrets ont été utilisés." Sans aucun doute, M. Lejay. ©

mercredi 7 mars 2012

La saveur surette des secrets (1)

Dans les années 30, les gens avaient encore le goût du secret et de l'intrigue. Toute histoire d'amour qui se respectait, se devait d'être imbibée de mystère. Romantisme échevelé obligeait. Cela faisait partie des jeux amoureux et dans tous les aspects de la vie, la pudeur, la chasteté, la retenue étaient de mise. Aujourd'hui, il n'en est plus rien.
Fi des mystères, des badineries et des exaltations amoureuses, l'amour se consomme vite fait bien fait, entre la poire et le fromage. L'amour est devenu un produit. De première nécessité pour les uns. De luxe pour les autres. Un produit de consommation comme n'importe quel autre tout de même. Evidemment, cela manque de piquant, de pittoresque et un livre comme "Comment échanger des correspondances secrètes" n'a plus aucune raison d'être. Et pourtant...
Le caractère suranné et naïf de ce bouquin oublié, exerce sur moi une séduction inattendue. Je me demande si l'on écrit encore de nos jours, des lettres d'amour... Sans doute. En langage SMS ou par e-mail mais le parfum de l'encre séchée et les rondeurs friponnes de l'écriture se sont évaporés.
"Les lettres d'amour devraient toutes être écrites en langage secret. Elles sont inspirées par la passion et l'indifférent sous les yeux duquel elles peuvent tomber, y trouve toujours matière à stupide raillerie et à médisance", écrit l'auteur, Charles Lejay. CQFD. Il existe, en effet, une impressionnante panoplie de méthodes secrètes de correspondre. L'imagination en ce domaine semble ne connaître point de borne.
Chez les anciens Grecs, on supprime ainsi les voyelles pour les remplacer par un signe conventionnel ou des chiffres. Un peu simple. Et l'énigme eut aisément être mise à jour...
Les Romains possédaient d'autres techniques, et notamment celle qui consistait à inverser l'ordre naturel des lettres. "Je vous aime" devenait "ej suov emia". Ou encore à mettre à la place d'une lettre la suivante dans l'ordre alphabétique. Ne dites plus "je vous aime", écrivez "kf wpvt bjnf" !
Dans la France du XVIIIe siècle, les procédés étaient subtils et variés. La mode était aux chiffres et les mots du vocabulaire amoureux se voyaient numérotés. "Fidélité" correspondait au chiffre "20", "passion" au chiffre "30", "tendresse" à "40", "baisers" à "50", "adoration" à "100" et "mariage" à "200". Le billet doux s'écrivait dès lors : 100-30-20-200-50-40. Ce qui signifiait en clair : "Je vous adore avec passion. Je serai fidèle après le mariage. Tendres baisers."  Une combinaison secrète, en quelque sorte, qui déclenche l'ouverture du coeur. ©
(à suivre)

vendredi 2 mars 2012

La douche guérit les insomnies, les maladies du foie et de l'estomac!

Les doigts noircis par la poussière de l'oubli, j'ai exhumé ce que je considère être des petites perles d'antan. Laissant sans trop de discrétion traîner une odeur de remugle, les revues gisaient sur l'étagère inférieure d'un bouquiniste d'occasion bruxellois. Mensuel publié au début du XXe siècle, "Je sais tout" renferme des trésors de dépaysement temporel.

Première surprise : l'abondance de publicités . Des réclames farcies de naïveté et d'humour. Régalez-vous en un coup d'oeil !

Une simple douche peut guérir pratiquement tout. C'est dire qu'on était encore à l'époque très peu à cheval sur les règles élémentaires de l'hygiène.

Point n'était besoin de faire appel à la chirurgie esthétique. Un nez pouvait être rectifié en un tour de passe-passe grâce à l'invention de Mme Duchatellier. Il fallait se méfier des contrefaçons, sous peine d'avoir un nez en pied de marmite. ©


vendredi 24 février 2012

Rendre à la Monnaie ses plus belles pièces

En 1949, le Théâtre Royal de la Monnaie célébrait son 250e anniversaire. Au début de l'année 1700, le Grand Opéra célèbre son inauguration. L'Italien Bombarda, son créateur obtient auprès du Roi, un octroi exclusif pour la représentation de tous les spectacles à Bruxelles. Si aucun document iconographique ne permet d'imaginer l'intérieur du Grand Théâtre, la salle vaste et délicatement décorée, fut en tous cas l'une des plus somptueuses d'Europe. Au cours du XVIIIe siècle, le Théâtre de la Monnaie fut transformé à plusieurs reprises. L'inauguration du Grand Théâtre sur la Monnoie eut lieu en grandes pompes, en présence de SA Electorale de Bavière et de la noblesse de la ville.

D'après nature (lith. Ar. Lund)
Place de la Monnaie XVIIIe siècle. Au fond à gauche, l'Ancien Théâtre
La scène de la Monnaie présentera, en français et avant Paris, des opéras italiens comme "La Norma" de Bellini en 1842, "Ernani" de Verdi (1845) et en 1843, deux oeuvres de Donizetti : "Belisaire" et "Don Pasquale". Toujours, Bruxelles allait prendre les devants et accueillir des oeuvres étrangères, inédites en français. Comme la première adaptation française de la "Léonore" de Beethoven qui allait devenir "Fidélio" (1847) et "Nabuchodonosor" de Verdi en 1848.

Le 21 janvier 1856, des volutes de fumée de plus en plus grasses et sombres s'échappent du théâtre. Le bâtiment est entièrement détruit. La Ville confie à l'architecte Poelaert, l'auteur des plans du Palais de Justice, la tâche de relever l'édifice. Celui-ci deviendra l'actuel Théâtre de la Monnaie, inauguré le 24 mars 1856.

Les illustrations sont extraites du recueil "Théâtre Royal de la Monnaie. Deux cent cinquantième anniversaire" édité le 30 mai 1949. Un beau livre émaillé de gravures superbes mais aussi d'une panoplie de publicités qui en disent long sur les goûts et les coutumes de nos parents ou grand-parents. ©