mercredi 27 septembre 2017

La petite maison dans nos prairies

La série "La petite maison dans la prairie" a profondément imprégné la culture télévisuelle, à un point tel qu'elle a accompagné le public des années 70 et 80, de la puberté à la ménopause. Alison Arngrim, alias Nellie Oleson a déballé sa "malle aux trésors" dans une grange rustique d'Ittre, en compagnie de Patrick Loubatière. Mission : remettre les pendules à l'heure des vraies valeurs comme la lenteur et de la gentillesse.


Décor western d'Old Tucson (2004)
Ce feuilleton abondamment diffusé sur les chaînes francophones, n'a finalement pas connu de relâche dans ma vie. Même si je connaissais presque les répliques par cœur, j'ai toujours regardé les épisodes avec la même ferveur. Celle d'une enfant probablement avide d'expérimenter les mêmes sensations encore et encore parce qu'elles procurent du bonheur. Dans cet univers-là, tout est prévisible et gentil. S'il y avait des méchants et des bons, on finissait en définitive par apprendre que les personnages les plus diaboliques avaient aussi un fond qui n'était pas si mauvais qu'on croyait.


Digne fille de sa mère, Harriet Oleson, l'indispensable mégère de Walnut Grove, Nellie incarnait la parfaite petite peste qu'on adorait détester. L'actrice Alison Arngrim a exploité le filon avec intelligence et une large dose d'auto-dérision. Avec la complicité de l'auteur et metteur en scène français Patrick Loubatière, elle a récemment sillonné les campagnes de France et de Belgique pour présenter le spectacle "La malle aux trésors de Nellie Oleson". À chaque représentation, la salle était bondée. Preuve que le phénomène est toujours fédérateur. Comme à Ittre où elle s'est produite dans le cadre rustique d'une grange.
 

Le chemin des souvenirs

 

C'est que le show est drôlement rafraîchissant et drôle. L'atmosphère est champêtre et chaleureuse dans cette grange dont les briques et charpentes apparentes lui confèrent un charme bucolique certes mais quelque peu inconfortable. Qu'à cela ne tienne, on est vite étreint par la nostalgie et on oublie tout. Les notes de "C'est la fête" de Michel Fugain déboulent et en effet, c'est à un divertissement burlesque et bien plaisant que l'on est convié. Sur scène, un écran géant diffuse des séquences cultes de la série. Vêtu du costume rouge de Monsieur Loyal, Patrick Loubatière se promène dans le public avec une malle fourrée de souvenirs liés à la série et plus particulièrement au rôle campé par Alison Arngrim. Un spectateur tiré au hasard est alors invité à extraire un objet qui renvoie à une anecdote narrée - en français, s'il-vous-plaît - par l'interprète de Nellie dans une tenue pailletée.


Les robes de la série à Old Tucson (2004)
Le spectacle est bourré d'inédits (photos, histoires, maquettes hyper réalistes des bâtiments de Walnut Grove réalisées par des fans) et d'éclats de rires qui font briller les prunelles. C'est farci de bons sentiments. On entend les oooh et les aaah de l'assistance qui bien que majoritairement quinquagénaire, retombe délicieusement en enfance. C'est un public de fans purs et durs qui se côtoient, pour certains, dans chacun des spectacles de la comédienne américano-canadienne. Ce n'est pas la première fois qu'Alison se produit dans nos contrées francophones puisqu'on a déjà eu l'occasion de la voir dans ce spectacle mis en scène par Patrick Loubatière mais aussi dans "Confessions d'une petite garce dans la prairie".

La "vraie" Nellie Oleson*
La salle avant le show
À l'issue de la représentation, les deux comparses se prêteront volontiers au jeu des dédicaces et des photos avec les fans. Jusqu'à l'ultime fan. Témoignage de leur générosité qui s'inspire en droite ligne de l'ambiance familiale de la série. Alison Arngrim échange quelques mots avec chacun, se fend d'un large sourire ou d'une facétieuse grimace parfois pour les photos et signe tout ce qu'on lui donne. La soirée a réveillé en nous les meilleurs sentiments et même si nous sommes tous retournés dans nos pénates, loin, très loin de Walnut Grove, nous avons fait le plein de rêves puisés dans une malle décidément magique.

* En réalité, le personnage de Nellie Oleson se base sur trois fillettes que l'auteur des livres de "La petite maison dans la prairie" a connues : Nellie Owens, Genevieve Masters et Stella Gilbert.

samedi 23 septembre 2017

Il était une fois...

Encore une artiste oubliée dans nos contrées... Petit livre déniché pour quelques sous, ce "Cendrillon" paru dans la Collection Trésors, est illustré par la Viennoise Gerda Born. J'ai trouvé le dessin frais et élégant. Le livre qui comprend quinze pages est paru en 1952 et Gerda Born a illustré d'autres contes et ce livret fait sans doute partie d'un coffret en comprenant d'autres.

Selon des informations collectées sur un site célèbre de ventes aux enchères, il y aurait eu six mini-livres dans la même série. Mais difficile de l'assurer. Difficile aussi de retrouver des informations sur cette artiste qui s'appelait vraisemblablement Gerda Winkler-Born. Si les informations sont exactes, elle aurait été peintre animalier et serait décédée en 2015 selon le magazine Vogelschutz in Österreich.


dimanche 3 septembre 2017

Quand un médecin illustre l'oeuvre d'un prêtre...

On entend rarement parler de Marc Ratal. On trouve du reste peu de choses à son sujet sur Internet. Il est vrai qu'il n'a pas eu une carrière flamboyante et qu'il n'a pas sorti pléthore d'albums de BD mais cet Anversois né en 1922, auquel on doit seulement deux albums de Puck Reporter, continue à avoir ses admirateurs. Sa cote n'atteint sans doute pas des sommets mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Marc Ratal se lance, en effet, dans la bande dessinée pour financer ses études de médecine à l'ULB.

Comme il ne pouvait suivre de front ces deux carrières, il décide de mettre un terme à son activité de dessinateur et se consacre à la médecine. Il exercera cette profession en tant que généraliste, non loin de la gare du Nord. 

Comme l'une des BD "Puck Reporter" a égayé mon enfance, mon regard a immédiatement été attiré par cette pochette d'un livre écrit par Francis Finn, "Lucky Boy" et publié aux éditions Desclée De Brouwer et Cie. Finn était un prêtre qui a publié pas moins de 27 romans pour adolescents. C'est la seule illustration du médecin dessinateur. J'ignore si Marc Ratal a réalisé d'autres couvertures ou illustrations mais je trouve celle-ci charmante et... pittoresque, oui, c'est ça : pittoresque.