dimanche 29 janvier 2012

Spirou, champion de la bonne humeur

Je pensais ouvrir un journal "Spirou" de 1966. C'est du moins ce que la couverture de cet 101e volume laissait supposer. Il y avait encore mieux à l'intérieur. Dans un état un peu pitoyable certes mais tout à fait consultable, un album partiel "Spirou" des mois d'avril, mai et juin 1948.

A l'époque, le magazine est prioritairement destiné aux garçons. Les thèmes exploités sont, de fait masculins : aviation, sports, etc. Les bandes dessinées et les feuilletons visent à plaire aux gamins : Valhardin & Jacquot, Spirou, Blondin et Cirage, Tarzan, l'Épervier bleu, Buck Danny, les Aventures de Sam, Jo Lumière, Red Ryder,... ©

Extraits dégoulinant de naïveté

jeudi 26 janvier 2012

My English book is rich ou l'enseignement de l'anglais en 1913

Et voici un petit bijou d'enseignement venu tout droit de 1913 : "First steps in English".This is indeed a little marvel : c'est bouquin franchement bien conçu, ludique et émaillé de jolies gravures. Moi qui m'imaginais que l'enseignement devait être ennuyeux et austère à cette époque...

J'imaginais les interminables navettes de ma grand-mère sous le vent, la pluie ou la neige, les punitions humiliantes et les coups de règle sur les phalanges des élèves désobéissants... Et voici que je me trouve face à un manuel gorgé de charme désuet, attractif, amusant, bourré d'humour, de chansons et de dessins. A des milliers de miles de l'incontournable "My tailor is rich". Aurions-nous aujourd'hui perdu le sens du beau ? ©

lundi 23 janvier 2012

De mon temps, on avait des manières!

Édité en 1943, ce "manuel de politesse et de savoir-vivre à l'usage des familles et des établissements d'instruction" a été pensé par le directeur général au ministère de l'Instruction publique en personne. Une fois de plus, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous quelques extraits choisis. 

Page 16 : "Dans la vie courante, on dira d'un bossu, qu'il a le dos rond; d'un sourd, qu'il a l'ouïe dure; d'une rousse, qu'elle a les cheveux d'un blond ardent." Faut-il en déduire qu'être rousse, c'est être affublé d'un handicap physique ?

Page 67 : "Les enfants au salon -  Ne les admettez jamais dans votre salon à vos jours de réception, à moins que vos invités n'en expriment le désir formel. Les petites filles embrassent les amies de leur mère; les petits garçons leur baisent la main. Après avoir salué les personnes présentes, ils s'en vont." Les gosses au placard !

Page 142 : "Usage de la cuiller - La cuiller se manie de la main droite. On en prend le bout du manche entre le pouce et l'index, de manière qu'elle s'appuie que les autres doigts. On ne remplit la cuiller qu'à moitié, afin de ne pas répandre de liquide, et on la porte prudemment à la bouche, sans que chaque fois la tête se penche vers l'assiette. Les Anglais la présentent aux lèvres non par le bout, mais par le côté du cuilleron. Chez nous, la partie antérieure s'en introduit dans la bouche, jusqu'à un peu plus de la moitié de sa longueur; on en déverse le contenu, en levant le bout du manche. Il est inconvenant de déguster bruyamment son potage et de écher la cuiller après usage."  Un morceau d'anthologie, assurément. À croire que les gens de cette époque ignoraient tout de l'usage des ustensiles de cuisine...

Page 246 : "Le deuil des domestiques - Dans la maison, les domestiques portent le deuil aussi longtemps que leurs maîtres; les habits de deuil sont naturellement fournis par ceux-ci."  Naturellement, ma chère. 

Page 252 : "Présents aux enfants - Aux enfants, on n'offre pas de cadeaux de prix. Les plus jeunes doivent se montrer satisfaits avec un sachet de bonbons. S'ils rechignent, ils prouvent par là qu'ils sont gâtés. Que pourra-t-on leur offrir, lorsqu'ils auront atteint l'âge de quatorze ou de quinze ans ?" Quoi ? Pas de consoles de jeux ? Pas d'ordinateur dans la chambre ?  Sombre époque. ©

jeudi 12 janvier 2012

Savez-vous serrer tendrement les objets les uns contre les autres ?

"Savez-vous faire une malle ? Savez-vous serrer tendrement les objets les uns contre les autres de façon à éviter de retrouver dessus ceux qui étaient dessous, et inversement; il n'y a pas d'exemple qu'une malle soit transportée autrement que la tête en bas." Ces conseils sont prodigués par Paul Morand, grand voyageur devant l'Eternel s'il en fut, assure-t-on dans le "Congo Guide". "Quand Paul Morand écrit, par exemple, qu'"un voyage doit se préparer avec méthode", il dit exactement ce que nous voulons dire ici."
Le guide offre une vue très occidentale de ces contrées dont la beauté sauvage semble avoir été domestiquée par le blanc. Tout a été soigneusement préparé pour l'occidental en pérégrination. Avion, rail ou bateau, le transport du voyageur blanc est une priorité. Liste des sociétés coloniales,  administration de la colonie, recettes de spécialités locales, art colonial, tarifs postaux, conseils pour échapper aux moustiques et... au mal de mer..., rien n'est laissé au hasard. Et nous ne sommes qu'en 1929 ! L'image donnée de l'Afrique occupée est on ne peut plus lisse.

Signe des temps : la femme pèse évidemment moins que l'homme, à cette époque. "La limite de poids pour l'ensemble des bagages personnels est fixée à 500 kilos par passager; 200 kg. en plus s'il est accompagné de sa femme et 50 kg. en plus pour chaque enfant." Faut-il en conclure que la femme valait moins de la moitié d'un homme ? Fort heureusement, les gaines Warner's en voile "illusion" étaient d'une légèreté à nulle autre pareille ! ;) ©

lundi 9 janvier 2012

Guide pour le voyageur au Congo en 1929

À en juger par la littérature qu'il avait accumulée sur le sujet et les notes dont il avait criblé ses livres, mon grand-père a sans doute eu l'idée de larguer les amarres pour partir à la découverte du Congo. Il n'est jamais passé à l'acte. Ces chers livres lui suffisaient peut-être pour rêver... Notamment paré du "Congo guide illustré et guide de Ténériffe" de 1929, il pensait vraisemblablement être prêt à boucler sa malle pour dompter la nature sauvage de là-bas. L'ouvrage en question est une perle dans le genre.On y trouvait quelques publicités habilement choisies ! De l'attirail du parfait petit chasseur blanc... à celui de la parfaite petite épouse ! (à suivre)