jeudi 2 février 2017

La Belle au Bois dormant sous le trait de Béatrice Mallet

J'ai déjà parlé de Béatrice Mallet et de ses bambins joufflus. Cette fois, j'ai exhumé dans une bouquinerie, contre une pièce de 50 centimes, un exemplaire de sa version de la "Belle au Bois dormant"
 


vendredi 20 janvier 2017

L'Islamisme et le Christianisme en concurrence dans l'Afrique de 1906

Représentants de la civilisation juive
Représentants de la civilisation musulmane
En 1906, on s'interrogeait déjà sur le devenir du monde à travers le prisme religieux. "Par l'effet du développement des confréries de derviches et la recrudescence du fanatisme musulman qui en est la suite, les agents de propagande islamique et les missionnaires chrétiens sont aux prises, sur une large zone, qui traverse la masse fétichiste du centre de l'Afrique Qui l'emportera des deux propagandes? A laquelle faut-il souhaiter la victoire dans l'intérêt supérieur de la civilisation?" 
Pères blancs, représentants de la civilisation chrétienne

Ce texte et ces images sont extraits de la revue d'"A travers le monde" n° 22 du 2 juin 1906. Notez dans la première phrase l'opposition entre d'une part, la propagande  et le fanatisme islamiques et d'autre part, les missionnaires chrétiens. Parti pris? Sûrement. 

Dans l'article qui fait référence à un livre paru chez Hachette, "L'Islamisme et le Christianisme en Afrique" de G. Bonet-Maury, on est encore en plein dans les clichés poisseux. Car après tout, qu'il s'agisse d'une religion ou d'une autre, l'essentiel n'est-il pas d'arracher ces indigènes à "leurs superstitions, à leurs pratiques sanglantes et abominables, à leur saleté, à leur paresse, à leur esclavage"?  Il reste beaucoup de progrès à faire dans les mentalités en 1906...

vendredi 6 janvier 2017

Les aventures de M. Pietje au pays des féministes

Nous sommes en 1932 et le statut de la femme évolue peu à peu. Deux ans plus tôt en France, elles peuvent dorénavant être juges. Plusieurs pays dans le monde accordent leur droit de vote mais pas en France ni en Belgique (bien qu'il ait été reconnu en 1920 pour les élections communales). 

Les enfants lisent "Le Bon Point", un magazine hebdomadaire publié entre 1912 et 1938. On y trouve des histoires palpitantes pour les galopins mais aussi quelques bandes dessinées, dont celle-ci extraite du numéro daté du 17 mars 1932. 


M. Pietje est un personnage créé par Aleksas Stonkus dans les années 30. Dans celle-ci, l'auteur fait preuve d'une sérieuse dose d'auto-dérision et n'hésite pas à ridiculiser la gent masculine dont il fait partie. Car après tout, ce petit personnage, c'est lui, le réfugié lituanien en France qui éprouve des difficultés à s'intégrer dans la société française. C'est un personnage comique typique. Il est souvent malchanceux mais il se dépêtre de toutes les situations avec un humour dont il ne se départit jamais. Il me fait songer au schlemiel qui désigne en yiddish une sorte d'anti-héros maladroit, embarqué dans un tas de péripéties mais qui ne se prend pas au sérieux. Une page d'humour venue des années de crise.

jeudi 22 décembre 2016

Tarzan et le petit roi : haaaaaaaaaahihaaahihaaa!


Edition de 1948 chez Hachette, "Tarzan et le petit roi" par Edgar Rice Burroughs (adaptation française de Vic Chevet) est l'une de ces perles dont on aurait vraiment peine à se défaire. 

Je ne me lasse pas d'admirer le dessin élégant et complexe du dessinateur Burne Hogarth. Le trait est à la fois fin et puissant et chaque image porte en elle ce pouvoir presque cinétique. Le muscle est saillant, l'eau ondoyante, les couleurs sont franches et rougeoyantes. Amoureux de l'art baroque, Hogarth projette dans son dessin, cette force, cette énergie incandescente. Un classique.


 

mardi 6 décembre 2016

L'inexplicable expliqué dans "Magnétisme et spiritisme"

Au XIXe et au début du XXe siècle, les phénomènes inexpliqués et l'occultisme plus globalement passionnent les cercles intellectuels. En 1933, le Dr Octave Béliard publie chez Hachette, "Magnétisme et spiritisme". Ce médecin a écrit toute une série d'ouvrages relatifs à l'ésotérisme, livrant à la fin de sa vie, une étude plus scientifique sur les phénomènes étranges, "A propos d'occultisme". Son livre de 1933 est plus engagé et brosse une histoire du magnétisme ainsi que de l'hypnose et de la suggestion. La couverture annonce la couleur puisqu'il s'agirait de la main d'un magnétiseur, preuve de la possibilité d'un dégagement fluidique du corps humain.
Si Béliard semble sans cesse écartelé entre raison et nécessité de laisser la porte ouverte à l'inconnu, il insiste toujours sur le devoir d'être critique. Ainsi, il arrive que des médiums étalent des connaissances dont ils sont ignorants, à l'état d'éveil. L'explication terre-à-terre de Béliard : "Je suis bien ignorant en mathématiques, mais il n'y a pas d'impossibilité à ce que j'écrive bêtement une page d'algèbre pleine d'équations justes : mon oeil en a sûrement vu et mon inconscient enregistré avec une fidélité photographique..."

Et en parlant des médiums, voici une illustration de l'ectoplasme, substance (vapeur ou liquide visqueux) qui s'écoulerait de la bouche du médium et prendrait des formes diverses. L'auteur a assisté à plusieurs séances de spiritisme où il a constaté de tels phénomènes, y compris la matérialisation de personnages complets. Il relate ainsi des expériences menées par Richet et Geley et plus tard par Klosti. "On a préparé une paraffine liquide à la température de 43°. Les mains ectoplasmiques sont amenées à plonger dans la cuve de paraffine et en sortent gainées de cette substance solidifiée." Après avoir coulé du plâtre dans ce moule, on obtient une empreinte. "Ces moulages de mains -et aussi de pieds- sont actuellement les pièces à conviction les plus troublantes qui aient été données comme preuves de l'existence réelle de l'ectoplasme (...)"
 
En 1898, l'auteur a fait une expérience qu'il narre. A la lueur d'une bougie, il posa les mains sur un guéridon en compagnie d'une connaissance qui s'ennuyait. L'idée était de communiquer avec l'esprit d'Henri IV. Bientôt le guéridon allait tournoyer et la flamme s'éteindre à plusieurs reprises. Il allait renouveler l'expérience en braquant sur le guéridon un appareil photo et à leur grande surprise, le cliché révéla une silhouette qui faisait furieusement songer à Henri IV.

La question demeure ouverte. "Les quelques cerveaux scientifiques peu nombreux qui ont pris la responsabilité de fonder des études métapsychiques sur ce terrain sont des héros ou des téméraires", écrit-il en guise de conclusion. "On ne saurait prévoir ce qu'une étude sérieuse retiendra définitivement de ces phénomènes présentement mystérieux qui sont des phénomènes psychiques et qui sont certainement, pour autant qu'ils existent, susceptibles d'une explication naturelle." Le temps a passé. Aujourd'hui, on en parle de façon anecdotique, essentiellement pour évoquer les escroqueries. Mais le merveilleux paraît s'être évaporé. On ne voit plus de fantômes ni d'extraterrestres, de nos jours. Faut-il s'en féliciter ou le regretter ?