samedi 23 septembre 2017

Il était une fois...

Encore une artiste oubliée dans nos contrées... Petit livre déniché pour quelques sous, ce "Cendrillon" paru dans la Collection Trésors, est illustré par la Viennoise Gerda Born. J'ai trouvé le dessin frais et élégant. Le livre qui comprend quinze pages est paru en 1952 et Gerda Born a illustré d'autres contes et ce livret fait sans doute partie d'un coffret en comprenant d'autres.

Selon des informations collectées sur un site célèbre de ventes aux enchères, il y aurait eu six mini-livres dans la même série. Mais difficile de l'assurer. Difficile aussi de retrouver des informations sur cette artiste qui s'appelait vraisemblablement Gerda Winkler-Born. Si les informations sont exactes, elle aurait été peintre animalier et serait décédée en 2015 selon le magazine Vogelschutz in Österreich.


dimanche 3 septembre 2017

Quand un médecin illustre l'oeuvre d'un prêtre...

On entend rarement parler de Marc Ratal. On trouve du reste peu de choses à son sujet sur Internet. Il est vrai qu'il n'a pas eu une carrière flamboyante et qu'il n'a pas sorti pléthore d'albums de BD mais cet Anversois né en 1922, auquel on doit seulement deux albums de Puck Reporter, continue à avoir ses admirateurs. Sa cote n'atteint sans doute pas des sommets mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Marc Ratal se lance, en effet, dans la bande dessinée pour financer ses études de médecine à l'ULB.

Comme il ne pouvait suivre de front ces deux carrières, il décide de mettre un terme à son activité de dessinateur et se consacre à la médecine. Il exercera cette profession en tant que généraliste, non loin de la gare du Nord. 

Comme l'une des BD "Puck Reporter" a égayé mon enfance, mon regard a immédiatement été attiré par cette pochette d'un livre écrit par Francis Finn, "Lucky Boy" et publié aux éditions Desclée De Brouwer et Cie. Finn était un prêtre qui a publié pas moins de 27 romans pour adolescents. C'est la seule illustration du médecin dessinateur. J'ignore si Marc Ratal a réalisé d'autres couvertures ou illustrations mais je trouve celle-ci charmante et... pittoresque, oui, c'est ça : pittoresque. 

mercredi 12 juillet 2017

Mais que s'est-il passé à Beauraing dans les années 30 ?

J'avoue que j'étais moins interloquée par le sujet que par la maison d'édition de ce fascicule consacré aux apparitions de la Vierge à Beauraing

Cette brochure diffusée en 1932, est effectivement estampillée "Editions Rex". Ce qui hélas ne se réfère pas aux heures les plus glorieuses de l'histoire belge. En 1932, le mouvement n'était pas encore constitué en parti. Deux années plus tôt, Léon Degrelle est nommé directeur de la petite maison d'édition Christus-Rex. Celle-ci se spécialise dans la publication de brochures pour l'Action catholique. Sur le dos du fascicule, on peut lire : "Sous la présidence de Mgr Picard, Aûmonier de l'ACJB et la direction de Léon Degrelle, les Editions Rex lancent la "Collection Nationale de Rex", qui apporte au grand public à date régulière (...) des livres de nos plus grands écrivains (...)"

Le Docteur Maistriaux s'intéresse donc en 1932 au phénomène des apparitions de Beauraing. Ce n'est pas par hasard. La curiosité d'un médecin pour ces manifestations, confère sans aucun doute à l'événement un sceau scientifique. L'introduction est, à ce titre, éloquente. Le Dr Maistriaux attire l'attention sur les campagnes de dénigrement orchestrées par la presse, raison pour laquelle il a accepté d'écrire cette brochure. "Je le fais volontiers ayant pu constater combien la presse s'y entend pour déformer les faits quand ce n'est pas pour les faire servir aux plus basses calomnies et aux plus méchantes interprétations."

"Récit tout objectif d'un témoin de chaque jour, d'un médecin connaissant et ayant soigné les sujets en question. Enumération spontanée d'actes, de gestes, de paroles sans aucune prétention... pardon, une seule, celle d'être l'expression exacte de la vérité... sans la moindre recherche de littérature ni de poésie." Voilà, voilà. Le ton est donné. La hem! hem! science et rien d'autre. Enfin, presque. Parce qu'après tout, le bon médecin travaille pour une maison d'édition catholique. "(...) je suis désireux de me rendre utilie à l'Eglise et à la Religion afin d'éviter les mécomptes du ridicule si l'avenir nous révélait le néant des "apparitions" de Beauraing."

Après s'être assuré de l'excellente santé physique et mentale des enfants, le médecin entreprend de détailler tous les mots et les gestes des enfants sur les lieux de la vision. Les interrogatoires (du moins quelques-uns) sont retranscrits. D'après ceux-ci, le Dr Maistriaux en conclut que la Vierge est "toute blanche, fort lumineuse avec des reflets bleux, 1 m 25 environ, des rayons dorés partent de sa tête, comme des aiguilles, ses cheveux sont cachés par un voile blanc, les mains sont jointes, un chapelet pend au bras droit et se perd dans les plis de sa robe. (...) Les yeux sont bleus. (...) Elle est très jeune."

Des expériences dites médicales ont ensuite été menées. Elles furent pour le moins étranges et cruelles. Un médecin a approché une allumette de la main des enfants qui n'ont nullement réagi. On leur a "tapoté" la main et le visage avec un canif sans que les jeunes ne bronchent. Tout absorbés qu'ils étaient dans l'extase...

L'épilogue est attendu : "Dans une attente émue, prions le Ciel, implorons la Sainte Vierge Marie pour que bientôt la lumière se fasse. Trop heureux nous serons si la Providence a daigné choisir notre petit coin de terre wallonne pour être témoins de ses bontés." Ah certes !

jeudi 20 avril 2017

La case de l'oncle Tom chez Flammarion

Le livre a vieilli. Certes. Mais il demeure un classique dans le genre et une oeuvre majeure de Mme Henriette Stowe (Harriet Beecher Stowe). On considère du reste que la Guerre de Sécession a été déclenchée par les tensions provoquées par ce morceau de littérature. Son auteur était d'ailleurs une abolitionniste qui dépeignait toute l'horreur de l'esclavage, tout en estimant que l'amour chrétien pouvait arranger les choses. Abraham Lincoln aurait prononcé cette phrase en pensant à elle : "C'est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre."

Publié chez Flammarion, vraisemblablement dans le début du XXe siècle (1911 ? aucune date n'est précisée dans l'édition que je détiens), le livre - traduit par Kathleen Fitzgerald - est émaillé de superbes illustrations du Britannique Thomas Derrick. L'une de ses oeuvres, "Le jugement de Paris" est exhibée au Brooklyn Museum Of Art, depuis 1925. 

Tout savoir sur "La Case de l'Oncle Tom" (en anglais) : ici.