La géographie des années 30 n'a évidemment plus rien à voir avec l'enseignement de cette matière aujourd'hui. Accessoire de nos jours, elle était vraisemblablement essentielle dans le passé. D'autant que la Belgique incluait le Congo et à la production de houille dans nos charbonnages, on ajoutait celle de pétrole dans la région de Bakou. Les belles images et les textes dégoulinant d'un paternalisme niais nous transportent à une époque où le chauvinisme semblait de bon aloi.
Le monde paraissait presque limité à notre seul pays qui regorgeait de richesses naturelles et industrielles. Venait ensuite l'étude de l'Europe et les autres continents étaient rapidement brossés.
Un chapitre consacré au Congo montre les reliefs d'un pays propre, d'un peuple lisse et soumis. Les écoliers congolais sont paisiblement assis dans une classe aux murs blancs décorés d'un tableau noir et d'une horloge qui indique onze moins dix. Pas un seul ne sourit. Une autre illustration met en scène des écolières dans un établissement improvisé en pleine brousse, sous un toit de palmes. Légende : "Deux écoles indigènes. L'une, en plein air, est dirigé par une religieuse qui apprend à des jeunes filles noires l'art de la broderie. L'autre, sous toit, est dirigé par un missionnaire qui enseigne à de jeunes garçons noirs les rudiments de la science."
On prend conscience des bonds qu'ont tout de même effectués les mentalités lorsqu'on lit certaines passages du manuel scolaire. Sur le chapitre concernant l'Europe : "La plupart des habitants de l'Europe appartiennent à la variété blanche. (...) Environ 15 millions d'Européens appartiennent à la variété jaune." Et on divise ensuite les variétés en groupes ethniques. Ce qui fatalement conduit à la scission de notre pays. "Les groupes ethniques européens sont : 1° le groupe latin (135 millions) qui comprend entre autres les Belges wallons - 2° le groupe germain (150 millions) qui inclut notamment les Belges flamands." Il y a pire quand on aborde le chapitre sur l'Afrique. "Les variétés humaines les plus importantes de l'Afrique sont les variétés berbère, sémite et nègre."
Mais qu'est-ce qui poussait jadis les hommes à en classer d'autres? En quoi cela avait-il une quelconque importance? A moins qu'il ne s'agissait de servir les intérêts d'une "race" se proclamant supérieure et donc habilitée à asservir d'autres humains. A noter que les années 30 entachées par l'Allemagne hitlérienne, étaient vraisemblablement propices au développement d'idées extrémistes et racistes.
Autres temps. Autres moeurs. ©
Le monde paraissait presque limité à notre seul pays qui regorgeait de richesses naturelles et industrielles. Venait ensuite l'étude de l'Europe et les autres continents étaient rapidement brossés.
Un chapitre consacré au Congo montre les reliefs d'un pays propre, d'un peuple lisse et soumis. Les écoliers congolais sont paisiblement assis dans une classe aux murs blancs décorés d'un tableau noir et d'une horloge qui indique onze moins dix. Pas un seul ne sourit. Une autre illustration met en scène des écolières dans un établissement improvisé en pleine brousse, sous un toit de palmes. Légende : "Deux écoles indigènes. L'une, en plein air, est dirigé par une religieuse qui apprend à des jeunes filles noires l'art de la broderie. L'autre, sous toit, est dirigé par un missionnaire qui enseigne à de jeunes garçons noirs les rudiments de la science."
On prend conscience des bonds qu'ont tout de même effectués les mentalités lorsqu'on lit certaines passages du manuel scolaire. Sur le chapitre concernant l'Europe : "La plupart des habitants de l'Europe appartiennent à la variété blanche. (...) Environ 15 millions d'Européens appartiennent à la variété jaune." Et on divise ensuite les variétés en groupes ethniques. Ce qui fatalement conduit à la scission de notre pays. "Les groupes ethniques européens sont : 1° le groupe latin (135 millions) qui comprend entre autres les Belges wallons - 2° le groupe germain (150 millions) qui inclut notamment les Belges flamands." Il y a pire quand on aborde le chapitre sur l'Afrique. "Les variétés humaines les plus importantes de l'Afrique sont les variétés berbère, sémite et nègre."
Mais qu'est-ce qui poussait jadis les hommes à en classer d'autres? En quoi cela avait-il une quelconque importance? A moins qu'il ne s'agissait de servir les intérêts d'une "race" se proclamant supérieure et donc habilitée à asservir d'autres humains. A noter que les années 30 entachées par l'Allemagne hitlérienne, étaient vraisemblablement propices au développement d'idées extrémistes et racistes.
Autres temps. Autres moeurs. ©
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire