L'humour est pour le moins surprenant à la fin du XIXe siècle. Humour et cynisme font en tous cas bon ménage à cette époque. Voici deux perles relevées dans "L'écho de la semaine" de 1895. Dans l'édition du 2 juin, on épingle cette croustillante annonce commerciale extraite d'un journal allemand : "Toute personne qui prouvera que mon tapioca est nuisible à la santé en recevra gratuitement trois boîtes." Diplomatie, finesse, et à propos truffent cette annonce de giclées d'insolence et de bon sens trempé dans l'ironie. Mais l'humour vire au macabre, en cette fin de XIXe siècle.
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Der Tod als Würger d'Alfred Rethel (1851) |
Le 21 juillet 1895, le même journal relate les recherches du Dr Cooper, un Américain qui veut transformer le corps humain en ustensiles de ménage ainsi qu'en bibelots d'étagère. Explication :
"Le singulier inventeur soumet un cadavre à une pression hydraulique considérable. En quelques minutes, le corps se trouve transformé en une pâte très malléable que l'on moule comme on le désire et que l'on fait cuire tout comme s'il s'agissait d'un vase ou d'un pot de fleurs." On n'est ma foi pas si loin de l'optique développée par le superbe film d'anticipation,
"Soleil vert" réalisé par Richard Fleischer (lui-même inspiré par le livre de Harry Harrison) : l'utilisation du corps humain comme objet esthétique ou utile. Dans le film de Fleischer, il servait d'aliment, unique ressource dans un monde en décadence et désormais dépourvu de ressources naturelles. La mort est aussi un business... Rien ne se perd, rien ne se crée. ©
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