jeudi 22 décembre 2016

Tarzan et le petit roi : haaaaaaaaaahihaaahihaaa!


Edition de 1948 chez Hachette, "Tarzan et le petit roi" par Edgar Rice Burroughs (adaptation française de Vic Chevet) est l'une de ces perles dont on aurait vraiment peine à se défaire. 

Je ne me lasse pas d'admirer le dessin élégant et complexe du dessinateur Burne Hogarth. Le trait est à la fois fin et puissant et chaque image porte en elle ce pouvoir presque cinétique. Le muscle est saillant, l'eau ondoyante, les couleurs sont franches et rougeoyantes. Amoureux de l'art baroque, Hogarth projette dans son dessin, cette force, cette énergie incandescente. Un classique.


 

mardi 6 décembre 2016

L'inexplicable expliqué dans "Magnétisme et spiritisme"

Au XIXe et au début du XXe siècle, les phénomènes inexpliqués et l'occultisme plus globalement passionnent les cercles intellectuels. En 1933, le Dr Octave Béliard publie chez Hachette, "Magnétisme et spiritisme". Ce médecin a écrit toute une série d'ouvrages relatifs à l'ésotérisme, livrant à la fin de sa vie, une étude plus scientifique sur les phénomènes étranges, "A propos d'occultisme". Son livre de 1933 est plus engagé et brosse une histoire du magnétisme ainsi que de l'hypnose et de la suggestion. La couverture annonce la couleur puisqu'il s'agirait de la main d'un magnétiseur, preuve de la possibilité d'un dégagement fluidique du corps humain.
Si Béliard semble sans cesse écartelé entre raison et nécessité de laisser la porte ouverte à l'inconnu, il insiste toujours sur le devoir d'être critique. Ainsi, il arrive que des médiums étalent des connaissances dont ils sont ignorants, à l'état d'éveil. L'explication terre-à-terre de Béliard : "Je suis bien ignorant en mathématiques, mais il n'y a pas d'impossibilité à ce que j'écrive bêtement une page d'algèbre pleine d'équations justes : mon oeil en a sûrement vu et mon inconscient enregistré avec une fidélité photographique..."

Et en parlant des médiums, voici une illustration de l'ectoplasme, substance (vapeur ou liquide visqueux) qui s'écoulerait de la bouche du médium et prendrait des formes diverses. L'auteur a assisté à plusieurs séances de spiritisme où il a constaté de tels phénomènes, y compris la matérialisation de personnages complets. Il relate ainsi des expériences menées par Richet et Geley et plus tard par Klosti. "On a préparé une paraffine liquide à la température de 43°. Les mains ectoplasmiques sont amenées à plonger dans la cuve de paraffine et en sortent gainées de cette substance solidifiée." Après avoir coulé du plâtre dans ce moule, on obtient une empreinte. "Ces moulages de mains -et aussi de pieds- sont actuellement les pièces à conviction les plus troublantes qui aient été données comme preuves de l'existence réelle de l'ectoplasme (...)"
 
En 1898, l'auteur a fait une expérience qu'il narre. A la lueur d'une bougie, il posa les mains sur un guéridon en compagnie d'une connaissance qui s'ennuyait. L'idée était de communiquer avec l'esprit d'Henri IV. Bientôt le guéridon allait tournoyer et la flamme s'éteindre à plusieurs reprises. Il allait renouveler l'expérience en braquant sur le guéridon un appareil photo et à leur grande surprise, le cliché révéla une silhouette qui faisait furieusement songer à Henri IV.

La question demeure ouverte. "Les quelques cerveaux scientifiques peu nombreux qui ont pris la responsabilité de fonder des études métapsychiques sur ce terrain sont des héros ou des téméraires", écrit-il en guise de conclusion. "On ne saurait prévoir ce qu'une étude sérieuse retiendra définitivement de ces phénomènes présentement mystérieux qui sont des phénomènes psychiques et qui sont certainement, pour autant qu'ils existent, susceptibles d'une explication naturelle." Le temps a passé. Aujourd'hui, on en parle de façon anecdotique, essentiellement pour évoquer les escroqueries. Mais le merveilleux paraît s'être évaporé. On ne voit plus de fantômes ni d'extraterrestres, de nos jours. Faut-il s'en féliciter ou le regretter ?