vendredi 24 février 2012

Rendre à la Monnaie ses plus belles pièces

En 1949, le Théâtre Royal de la Monnaie célébrait son 250e anniversaire. Au début de l'année 1700, le Grand Opéra célèbre son inauguration. L'Italien Bombarda, son créateur obtient auprès du Roi, un octroi exclusif pour la représentation de tous les spectacles à Bruxelles. Si aucun document iconographique ne permet d'imaginer l'intérieur du Grand Théâtre, la salle vaste et délicatement décorée, fut en tous cas l'une des plus somptueuses d'Europe. Au cours du XVIIIe siècle, le Théâtre de la Monnaie fut transformé à plusieurs reprises. L'inauguration du Grand Théâtre sur la Monnoie eut lieu en grandes pompes, en présence de SA Electorale de Bavière et de la noblesse de la ville.

D'après nature (lith. Ar. Lund)
Place de la Monnaie XVIIIe siècle. Au fond à gauche, l'Ancien Théâtre
La scène de la Monnaie présentera, en français et avant Paris, des opéras italiens comme "La Norma" de Bellini en 1842, "Ernani" de Verdi (1845) et en 1843, deux oeuvres de Donizetti : "Belisaire" et "Don Pasquale". Toujours, Bruxelles allait prendre les devants et accueillir des oeuvres étrangères, inédites en français. Comme la première adaptation française de la "Léonore" de Beethoven qui allait devenir "Fidélio" (1847) et "Nabuchodonosor" de Verdi en 1848.

Le 21 janvier 1856, des volutes de fumée de plus en plus grasses et sombres s'échappent du théâtre. Le bâtiment est entièrement détruit. La Ville confie à l'architecte Poelaert, l'auteur des plans du Palais de Justice, la tâche de relever l'édifice. Celui-ci deviendra l'actuel Théâtre de la Monnaie, inauguré le 24 mars 1856.

Les illustrations sont extraites du recueil "Théâtre Royal de la Monnaie. Deux cent cinquantième anniversaire" édité le 30 mai 1949. Un beau livre émaillé de gravures superbes mais aussi d'une panoplie de publicités qui en disent long sur les goûts et les coutumes de nos parents ou grand-parents. ©

samedi 11 février 2012

Les années baba cool plus tôt que prévues?

Le mouvement "New Age" n'est pas né dans les années 60, en Californie, dans le sillage du Flower Power. En 1940, un certain Jean Léonard écrivait déjà des livres bourrés de concepts très new age. Comme "L'optimisme au quotidien ou (prospérité)", sous-titré "La dose quotidienne d'optimisme, d'encouragement et de réconfort pour ceux qui luttent et qui pleurent !". Tout un programme.

Empreints de naïveté, les mots sont toutefois bien choisis et les bouffées d'enthousiasme expédiées à l'adresse du lecteur ont presque des accents de sincérité. L'ouvrage est jalonné de belles phrases, comme autant de fleurs qui balisent un sentier. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de songer que ce beau parleur écrit cela alors que la seconde guerre mondiale est en train d'exploser (le livre a été imprimé le 5 mai 1940). À croire que l'auteur est demeuré confiné chez lui, sans TSF, sans journaux, ni boule de cristal.

Il décrit sa foi inébranlable en l'Avenir, un avenir merveilleux, voué au progrès et au bien-être. "Les usines où des milliers d'ouvriers travaillent ensemble, ne seront plus des ruches où grouillent les activités et les bruits. Elles seront des locaux spacieux, aérés, ensoleillés, où le travail s'accomplira dans la joie, l'hygiène, la paix, le silence. Un ouvrier respirera comme un directeur d'usine."

Ppppppffff... Ce n'est pas tout : "Bien sûr ! Tout cela ne se produira pas en quelques semaines mais la réalisation de ces bienfaits pourrait se voir confirmée entre 1940 et 1945." En plein dans le mille ! "Beaucoup de lecteurs se souviennent qu'il n'y a pas si longtemps que les marchés publics comptaient encore des arracheurs de dents. L'art dentaire est devenu une profession désormais honorable, et fort utile. Il en sera de même de la chirologie et de l'Astrologie, l'une et l'autre exploitées comme amusement public sur toutes les foires, mais qui ne sont pas moins des sciences formellement exactes, aussi sérieuses que la chimie, la médecine et l'astronomie." Faut-il en rire ou en pleurer ? "Et 1945 vous apparaîtra une année immortelle. Vous verrez le chemin parcouru depuis 1940. Ces cinq années de progrès constant vous apparaîtront comme un ciel sans nuage." Euh oui, c'est çaaaaaaa.... ©

samedi 4 février 2012

J'achète tout au Bon Marché

Vous souvenez-vous des magasins "Le Bon Marché". Je me souviens de celui de Bruxelles dans la rue Neuve, non loin de la "Maison Bleue" où l'on vendait des disques qu'on pouvait préalablement écouter sur une platine personnelle, en s'asseyant dans un siège confortable.

Je parle de ça parce que je suis tombée sur un marque-pages attaché à l'édition 1936 de la "Belgique mondaine"... L'enseigne avait été créée en 1845, en Belgique. Je crois savoir que ma grand-mère y avait travaillé en tant que vendeuse de chapeaux, à moins qu'il ne s'agisse de gants... J'ai également le souvenir du "Bon Marché" en face de la place Rogier, dans le quartier du Nord. Sans doute avait-il été relocalisé après l'installation de l'Innovation dans la rue Neuve...

J'ai trouvé ça joli, très "art déco" et plein de nostalgie. Tout simplement.©