dimanche 30 octobre 2011

Il était une fois Bimbo

Les livres d'enfants d'antan exhalent les bouffées d'innocence et de gaieté qui font aujourd'hui cruellement défaut. J'aime par-dessus tout dénicher dans un grenier ou une brocante, un vieil album poussiéreux oublié de tous.
 
Voici Bimbo, Romarin et Miksy. Une bande dessinée qui doit dater des années 40, dont on se souvient peu de nos jours. Elle fut dessinée, scénarisée et éditée par un certain Guy Depière en Belgique. Ce qu'on sait encore moins, c'est que Guy Depière fut, un temps, l'employeur de Maurice Tillieux. Ce dernier va même débuter dans le métier, en dessinant les personnages créés par Guy Depière. Mais qui se souvient encore de Bimbo ? ©

jeudi 27 octobre 2011

L'hygiène conjugale, il y a un siècle

Voici un petit guide qui vaut de l'or, tant il démontre bien comme les moeurs ont été bouleversés en un siècle. Publié dans la collection "Bibliothèque M. Charles à un franc. Série médicale V", "L'hygiène conjugale. Conseils aux gens mariés" lance des affirmations pseudoscientifiques enrobées d'une morale amidonnée qui fait rire aujourd'hui.

Extrait :
"Si d'ailleurs elle se met d'accord avec son mari pour éviter la grossesse, soit en évitant l'épanchement du sperme dans ses organes sexuels à chaque coït (coït interrompu), soit en employant d'autres moyens nuisibles, elle s'expose d'autre part à de affections sexuelles graves.


Le sperme de l'homme - et c'est là une vérité généralement inconnue - est absolument nécessaire pour maintenir les organes féminins dans un état constant de santé.


L'abondance de cette matière procure à la femme force et santé. Les pères de l'Église qui se basaient sur la Bible pour établir que la femme doit être sous la domination du mari, avaient à ce point de vue, mis le doigt sur la vérité.

Même à un âge avancé, l'homme est le conservateur des organes féminins; le sperme est aussi nécessaire à leur conservation que la rosée est nécessaire et bienfaisante à la fleur. Sans ce liquide, les organes sexuels se dessécheraient, subiraient des inflammations ou seraient détruits par la formation de tumeurs. Et nous sommes justement redevables de cette foule effrayante de maladies sexuelles, au vice qu'Onan et sa femme pratiquaient au lieu du coït."

On ne se lasse point de feuilleter ce "guide" de nos arrière-grands-parents. Dire que cette brochure à un sou faisait partie de la collection dénommée " Bibliothèque médicale"... On croit rêver. Ajoutez-y des phrases alambiquées dont il est compliqué de suivre le fil.

Morceau choisi : "Très fréquemment, nous entendons la question suivante : Avec quelle fréquence doit-on pratiquer les rapprochements sexuels ? Maints idéalistes y répondent : simplement chaque fois où l'acte pourra être suivi d'une conception. Si la chose était vraie, tout homme aurait besoin d'un grand nombre de femmes, car notre genre de vie actuel développe précisément outre mesure les appétits sexuels, d'autre part je ne vois pas qu'on pourrait en changeant son genre de vie pour se mettre vraiment à la diète et vivre même comme des chiens, en arriver à rabaisser, jusqu'à rendre cette chose faisable, et à un tel degré, nos si violents désirs sexuels. La pratique modérée du coït est bienfaisante et bien que le but principal du mariage ne réside pas là, elle est cependant la condition fondamentale d'une heureuse vie en commun.


Voici ce qu'on peut recommander généralement aux personnes saines : entre la 20e et la 30e années, ne pas dépasser deux coïts par semaine; entre 30 et 40 ans, se contenter d'un rapport sexuel hebdomadaire, et, après la 40e année, tenir compte de l'âge et de la force de l'appétit sexuel car, plus l'homme avance en âge, et moins il devrait y penser." ©

samedi 22 octobre 2011

Petit manuel des usages du monde

Savoureux lorsqu'on le lit avec le recul du temps et l'évolution des moeurs... Vraisemblablement publié au début du XXe siècle (aucune date n'est mentionnée), le "Petit Manuel des usages du monde. Le savoir-vivre dans toutes les circonstances de la vie" de la Baronne de Savernon est devenu aujourd'hui, à certains égards, une perle d'humour nonsense venue d'une époque que la plupart d'entre nous n'ont pas pu connaître.
 
Extrait du chapitre 3 sur le savoir-vivre à table : "Si vous avez le hoquet, éclipsez-vous un moment et ne revenez à table que lorsqu'il est passé. Essuyez-vous la bouche avec votre serviette avant de boire, car rien n'est ignoble que de graisser son verre avec les lèvres. Ne renversez pas votre verre vide sur la table pour montrer que vous ne voulez plus boire. Quand on vous sert du café, laissez-le refroidir dans votre tasse; mais ne le versez jamais dans votre soucoupe pour le boire."
 
Sur la conversation : "Il est impertinent de dire mamselle : on doit prononcer mademoiselle. Même en parlant de son mari, une femme ne le désigne pas par son nom de famille tout court, elle dira monsieur en y joignant le nom propre, et mieux encore, elle dira tout simplement : mon mari. Il n'en est pas de même du nom de baptême, il est d'usage maintenant de s'appeler réciproquement par ce nom entre mari et femme." ©

mardi 18 octobre 2011

Un code de la route politiquement incorrect

Publié fin des années 30, ce "Code de la Route" est une petite perle d'humour. Alternant adroitement règlements austères et commentaires humoristiques, ce bouquin édité par le Bruxellois Louis Desmet-Verneuil, est, en effet, davantage qu'un simple code de la route; c'est aussi une fine critique de la politique politicienne.

"Ainsi, chaque matin, au petit déjeuner, l'on cherchera en premier lieu dans le journal, la partie officielle en se demandant, avec gourmandise : "Voyons ! Qu'y a-t-il, aujourd'hui de nouveau, pour notre règlement?"


A cet égard, le mois de mars 1935 fut particulièrement fécond; quatre arrêtés ont paru ! Nous avons été vraiment comblés, il faut le dire. D'autant plus que celui du 7 nous apprend que les
Conseils communaux sont admis à adopter des règlements complémentaires suspendant l'application de certains articles.
Des règlements qui complètent des articles en les suspendant... on n'avait jamais vu cela !


Gardons-nous cependant d'en rire, de crainte que, l'habitude aidant, un quelconque agitateur ne s'avise, un beau matin, de nous apprendre qu'il a complété note Constitution en suspendant nos libertés!....
Remarquons en outre que, conformément à une tradition vénérable, le règlement débute par une politesse que fait le Roi à ses sujets qui y sont, du reste, très sensibles."
 
Habile et bien enlevé, non ? ©